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Camille Chauvet reste en Suisse et sa mère n’a toujours pas été extradée en France
(d’après Le Matin)
Ce premier verdict de la Justice de paix a été envoyé aux parties jeudi 7 avril et stipule clairement que Camille, 16 ans, ne rentrera pas en France auprès de son père (74 ans) maintenant.
L’adolescente se trouvait avec sa mère Priscilla Majani quand celle-ci fut arrêtée près de Lausanne le 22 février dernier. La maman avait fui avec sa fille en 2011 pour ne pas devoir la remettre au père, qui en avait obtenu la garde malgré les plaintes de Madame Majani contre Alain Chauvet, accusé de viol sur sa fille.
«J’ai subi les pires horreurs, a déclaré le père au Matin. Je ne m’attendais pas à un miracle, mais en toute logique, il fallait renvoyer tout cela en France. Qu’on me rende ma fille! Elle est née en France, je suis Français de sang et de sol et je suis son père (…) Je n’ai rien demandé à la Suisse, pourquoi dois-je la subir en plus de mon malheur? Elle va commencer une nouvelle année scolaire et, en octobre 2023, elle sera majeure. La mère aura gagné sur toute la ligne. On fait plaisir à une délinquante. Le père, on s’en fout. Elle est protégée. Et moi qui n’ai rien à me reprocher, surtout vis-à-vis de la justice, je suis refoulé, rejeté. La Suisse m’empêche encore de voir ma propre fille alors qu’elle lui accorde le privilège de pouvoir la recevoir en prison».
«Nous nous opposons à son extradition»
La France a demandé l’extradition de sa ressortissante auprès de l’Office fédéral de la justice (OFJ). Si l’OFJ devait l’accepter, la quadragénaire, en cavale durant onze ans, devra purger les peines de prison cumulées qui l’attendent dans l’Hexagone. Ce que nous confirme son avocat, Me Benjamin Schwab: «Elle a été jugée trois fois par défaut pour non-représentation de mineure, dénonciation calomnieuse et soustraction d’enfant. Elle a écopé au total de six ans ferme. Le premier jugement étant prescrit, il lui en reste 5».
Me Schwab d’ajouter: «Nous devons nous déterminer encore cette semaine auprès de l’OFJ. Nous allons nous opposer à son extradition. Sa fille est en Suisse. Elle veut pouvoir demeurer à proximité de son enfant. Ma mandante a été autorisée à recevoir des visites de sa fille en prison. Je ne sais pas si elles se sont déjà vues. Si ce n’est pas le cas, ça ne devrait pas tarder».
Recours pour la libérer
«L’Office fédéral de la justice (OFJ) a en outre prononcé la détention extraditionnelle de la mère de Camille, autrement dit son maintien en détention pendant la procédure helvétique en cours. Nous avons recouru auprès du Tribunal pénal fédéral à Bellinzone (TI), précise le conseil de la ravisseuse. L’OFJ a conclu au rejet de notre recours. Nous attendons beaucoup de la décision de Bellinzone qui pourrait rendre sa liberté à ma cliente.» Les chances de succès apparaissent bien maigres. À l’inverse, en cas de victoire, cela donnerait un signal crucial: mère et fille pourraient poursuivre leur existence en Suisse légalement. Et, partant, l’extradition de l’ingénieure en aéronautique pourrait être refusée par l’OFJ, omnipotent dans cette affaire d’enlèvement hors-norme.
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