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27 février – Séverine, déclarée coupable de non présentation de son enfant au père, mais provisoirement sans condamnation

Ainsi en a décidé le référé du tribunal de Grenoble ce soir après la plainte du géniteur contre cette mère pour non présentation de leur fillette de trois ans.  Elle ne sera condamnée que si elle ne respecte pas son droit de visite avant le 11 décembre prochain deux fois par mois.

Séverine m’a indiqué qu’elle allait faire appel immédiatement. 

Le procureur avait requis contre elle six mois de prison avec sursis lors de l’audience du 20 février.

« Je ne lui remettrai pas ma fille, je refuse ! Protéger son enfant est un crime en France en 2025 », m’a-t-elle déclaré. Le père ne s’est pas présenté au tribunal. 

Elle refuse les visites du père à la fillette dans un centre d’accueil deux fois par mois car cet espace ne dispose pas d’effectifs suffisants pour surveiller ces rencontres. 

« On est des milliers à frapper à toutes les portes, à appeler à l’aide pour sauver nos enfants. Et il fait quoi, le président Macron ?On ne peut pas nous obliger à être complices de crimes, comme le voudrait le tribunal », a-t-elle insisté devant la presse.

La décision du tribunal a d’autant plus surpris qu’un rapport des services sociaux de l’Isère avait conclu le 22 novembre 2022 «  qu’il y a un danger pour leur sécurité, moralité, santé et développement concernant les deux enfants en présence du père ». La fillette a un frère né d’une précédente union.

Le 15 avril 2022, Séverine (photo ci-dessous) avait découvert sur la vidéo d’une caméra cachée dans leur appartement, suite à ses soupçons, l’attitude équivoque du père. Il tenait la petite dans un bras, un vibromasseur dans l’autre main, durant ses allées et venues entre la chambre filmée et, pendant 20 minutes, le salon sans caméra. La petite et l’appareil sexuel se trouvaient toujours dans ses bras à son retour dans la chambre filmée, et la caméra le saisit en train de désinfecter énergiquement le vibromasseur avec des lingettes. La maman avait aussitôt porté plainte.

Malgré la découverte d’ADN de la fillette sur deux sex toys entreposés dans une armoire, les analyses médicales de l’enfant et cette scène du père en train de nettoyer le vibromasseur avec la petite dans ses bras, un classement sans suite avait été rendu par la justice le 19 octobre 2022. Sans avoir été alertée, Séverine avait appris ce jour-là que la gendarmerie de Domène (Isère)  avait détruit les scellés avec les caméras espions.

Séverine avait déposé une seconde  plainte contre le père pour inceste avec constitution de partie civile le 28 juillet 2023. Une information judiciaire ouverte par le procureur le 18 septembre 2024 pour viol sur mineur et agression sexuelle, toujours en cours, a démontré la validité des craintes manifestées par la maman. Le parquet avait relevé « des indices graves et concordants et qu’il était vraisemblable que les faits aient eu lieu ».

Cette enquête avait incité la maman à invoquer en justice « l’état de nécessité » quand il y a danger pour un enfant, en vertu de l’article 122.7, mais le tribunal l’a rejeté ce soir, en l’estimant « non justifié ».

« J’ai peut-être perdu pour l’instant, mais mon combat va servir de mobilisation pour toutes les autres femmes victimes comme moi avec leurs enfants », m’a-t-elle assuré.

Correspondant: Jacques Thomet