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21 avril- A Genève, non-lieu sans aucune enquête après la plainte d’une adolescente pour agression sexuelle

A Genève, non-lieu sans aucune enquête après la plainte d’une adolescente pour agression sexuelle

(d’après la Tribune de Genève)

Porter plainte après une agression sexuelle, quand on est mineur, n’est souvent pas simple. À 11 ans, Adèle* décide d’aller voir la police pour poser une main courante. Quelques mois plus tôt, l’adolescente a été victime de harcèlement puis d’une agression par quatre camarades dans les locaux de son école primaire. «Les policiers m’ont dit que le cas était trop grave, qu’il fallait porter plainte. Mais je ne me sentais pas de lancer une si grosse procédure.»

Car Adèle sent qu’elle a oublié un certain nombre d’éléments, suite à une amnésie traumatique. Cinq ans plus tard, grâce à une psychothérapie, elle trouve la force de franchir le cap et prend rendez-vous à la Brigade des mineurs, où son témoignage de trois heures est filmé. Quatre ados, tous mineurs, sont auditionnés.

Justice lente et inefficace 

Durant un an et demi, la jeune fille n’a aucune nouvelle. Puis la décision tombe. Sans témoins ni preuves suffisantes, la justice n’entrera pas en matière. Il n’y aura donc pas d’enquête. Plus que la décision en elle-même, l’adolescente et son avocate, qui est également sa curatrice, fustigent le laps de temps qu’il a fallu pour un résultat nul. «J’ai amené des certificats médicaux, des captures d’écran de réseaux sociaux qui attestent du harcèlement, regrette la jeune fille. En face, les quatre personnes n’ont été interrogées que pendant quelques minutes.»

Son avocate et curatrice, Me Camille Maulini, s’étonne. «Le délai entre le dépôt de la plainte et le résultat était vraiment trop long, pour aboutir à une non-entrée en matière. Il n’y a pas eu d’audience de confrontation, ni de réelle instruction. Pour ma cliente, c’est un sentiment de ne pas avoir été entendue qui prévaut. Ce délai et cette fin de ne non-recevoir ont été vécus comme un nouveau traumatisme.»

* Identité connue de la rédaction