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L’enlèvement de Camille Chauvet par sa mère : leur version contredit celle du père
Un nouveau coup de théâtre vient d’éclater dans l’affaire Camille Chauvet, cette fillette française de 5 ans enlevée par sa mère Priscilla il y a 11 ans près de Toulon, et retrouvée le 22 février dernier lors de l’arrestation à Morges, près de Lausanne, de la maman, ingénieure et officier de l’armée française.
Le Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE-Lausanne) a eu accès à plusieurs sources concordantes sur les faits dénoncés par Priscilla Majani et Camille, qui contredisent la version du père, Alain Chauvet.
La mère et sa fille font l’objet d’une demande d’extradition par la France pour soustraction d’enfant, mais à la date du 7 avril, aucune décision n’a encore été prise par les autorités fédérales bernoises. Un témoignage audiovisuel de Priscilla et de la petite Camille, en date de 2014 pendant leur fuite, et dont dispose le CIDE, a été remis au juge de paix de Morges, en charge du dossier civil dans cette affaire.
Face aux dénégations d’Alain Chauvet, accusé par la mère et Camille d’inceste sur la petite, Priscilla a maintenu ses dires devant les sources du CIDE, de même que la fillette, et relaté les dysfonctionnements, selon sa version, de la justice française dans ce dossier.
Le CIDE a jugé utile d’en faire état face au déchaînement médiatique contre Priscilla à partir de la seule et unique version d’Alain Chauvet sur ce qu’il a qualifié de « mensonges ».
En 2011, Camille fait l’objet d’une garde alternée chez les deux parents, en instance de divorce. Le 5 janvier, au retour de chez son père, la fillette révèle à sa mère les violences sexuelles qu’elle aurait subies, avec des détails qu’un enfant de cet âge ne peut pas inventer. Priscilla fait alors un signalement au commissariat de police à Hyères (Var).
Les 6 et 7 janvier, Camille est auditionnée à deux reprises en audiovisuel (procédure dite Mélanie) par les policiers et confirme ses dires. Le 7 au soir, l’officier en charge du dossier, mandaté verbalement, selon lui, par le substitut du procureur, annonce à Priscilla qu’elle peut garder sa fille face à ce contexte.
Mais jamais la mère n’obtiendra copie de cette décision malgré ses demandes réitérées.
Le 17 janvier, Camille se confie soudain devant sa mère et sa grand-mère, et révèle d’autres atrocités sexuelles commises par le père selon elle. Priscilla, « effondrée » selon ses propres mots, porte alors plainte devant la police dès le lendemain.
Le 21 janvier, l’officier de police déjà cité annonce à Priscilla un classement sans suite par le juge, les faits « n’ayant pas été établis » après l’audition du père, à qui elle est sommée de rendre l’enfant le soir même. Sur le conseil de son avocate, la mère exige une décision écrite du juge, et garde son enfant.
Elle n’a jamais reçu ce document, affirme-t-elle.
Le 24 février, raconte-t-elle, « deux policiers sautent par- dessus la porte de mon jardin, tapent à la porte et menacent de l’enfoncer si je n’ouvre pas ». Son avocate, contactée, lui conseille d’ouvrir, les policiers ayant indiqué qu’il s’agissait d’une audition.
Conduite au commissariat, elle est mise en garde à vue. « On me prend mes empreintes digitales, y compris des paumes, s’étonne-t-elle, mon ADN, et je me retrouve en cellule. Menottée, les policiers me conduisent alors en voiture à vive allure, gyrophares allumés, chez une psychiatre. Celle-ci, désagréable, met la faute sur moi. Je suis reconduite au poste, et j’y passe la nuit en cellule sans couverture. Le lendemain matin, un policier en colère m’annonce que ma mère a disparu avec Camille et qu’elle va être poursuivie pour enlèvement d’enfant. Or j’avais toujours officiellement la garde de ma fille.
« Conduite menottée au tribunal de Toulon, je suis reçue par le substitut du procureur, qui m’ordonne une obligation de soins et la remise de Camille à son père. La juge des libertés et de la détention (JLD) me confirme ces instructions et me convoque à une audience au tribunal le 29 mars pour « non présentation d’enfant ».
« Libérée sous contrôle judiciaire, j’en conclus à de sérieux problèmes dans l’appareil judiciaire du Var, et je me dois de protéger ma fille. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec elle dans la clandestinité, au détriment de ma carrière dans l’armée, sans ressources, mais dans l’attente d’autorités intègres qui fassent leur travail de façon responsable ».
Priscilla est actuellement détenue dans une prison près de Lausanne, et sa fille a été placée dans un foyer. Une réunion a eu lieu le 18 mars à Morges entre le père et la mère ainsi que leurs avocats avec le juge de paix. Camille n’était pas présente, et n’aurait pas souhaité rencontrer son père.
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