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Le double rôle de Glatz gêne la hiérarchie
Le président et fondateur du Comité international pour la dignité de l’enfant est aussi fonctionnaire au Département de la formation et de la jeunesse. Ce cumul n’est pas du goût d’Anne-Catherine Lyon qui lui demande de choisir son camp.
«La qualité de mon travail au SPJ n’est absolument pas remise en question. J’ai totalement confiance en Mme Lyon», affirme Georges Glatz.
Georges Glatz, président et fondateur du Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE), est incontournable lorsque l’on aborde la problématique des mères françaises réfugiées en Suisse. C’est grâce à la
présence à Lausanne de cet organisme que des femmes qui fuient leur pays, afin d’éloigner leurs enfants de leurs ex-conjoints (qu’elles soupçonnent d’être pédophiles), choisissent la Confédération. Ce qui n’est pas du goût des autorités vaudoises, c’est que Georges Glatz soit, en même temps, fonctionnaire du Département de la formation et de la jeunesse du canton de Vaud (DFJ). Il est en outre député au Grand Conseil. La conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon l’a donc convoqué à une réunion à la fin du mois afin de lui demander de choisir.
Cette «double casquette» le met en effet dans une position difficile. On ne peut pas concilier la fonction de président du CIDE, qui est très exposée, avec celle de fonctionnaire du DFJ, «plus concrète et moins militante», estime la conseillère d’Etat. Georges Glatz comprend parfaitement que son côté engagé dérange, «mais, quand on s’engage pour les enfants, on s’engage totalement», affirme-t-il. L’argument ne convainc pas Anne-Catherine Lyon, qui juge le choix de son subordonné «pas conciliable avec la contrainte étatique qu’engendre son statut de fonctionnaire». Elle ajoute toutefois pour ne pas fermer la porte que la discussion reste ouverte. De son côté, Georges Glatz ne veut pas dramatiser. Il ne doute pas qu’une sortie négociée au problème soit trouvée: «La qualité de mon travail au SPJ n’est absolument pas remise en question. J’ai totalement confiance en Mme Lyon. Je suis sûr que nous arriverons à un accord. Pour moi, le plus important est de continuer à ouvrer pour les enfants.»
«Les premières femmes sont arrivées dans notre pays il y a deux ans à l’initiative de Bernard Bertossa, alors procureur général de Genève. Il souhaitait montrer à des familles suisses et françaises un cédérom contenant des images pédophiles», se souvient Anne Giroud, cheffe du Service de la protection de la jeunesse (SPJ). Il s’agissait de leur permettre d’ identifier leurs enfants. Cette démarche leur avait été refusée par la justice française. «C’est dans ce cadre qu’elles ont connu Georges Glatz qui avait fourni le cédérom à la police. Elles ont donc décidé de se réfugier en Suisse. Au début, M. Glatz les hébergeait chez des amis à lui et chez des militants de son organisation. Mais ils ont été rapidement débordés par le nombre de femmes qui arrivaient accompagnées de leurs enfants. Il a alors commencé à écrire à beaucoup de monde pour trouver des solutions», continue-t-elle.
Court terme
Le canton de Vaud a mis en place un groupe de travail. Le SPJ est intervenu et a demandé aux femmes de se signaler. Il a débloqué une aide financière ponctuelle. L’optique était qu’elles repartent. La justice de paix a aussi désigné un curateur responsable pour défendre les intérêts des enfants. Jusqu’ici, une dizaine de cas ont été signalés au SPJ. Mais les associations qui les défendent estiment que plus d’une vingtaine de mères sont actuellement en Suisse.
GUSTAVO KUHN
24Heures, 18 juillet 2002
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