Sommaire des articles parus dans la presse

24Heures, 20 mars 2024


Une antenne parisienne pour la dignité de l’enfant

Parrainé par Luc Ferry et financé par une entreprise informatique, un espace ouvre ce soir à Paris. La fondation présidée par Georges Glatz se développe.

Le Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE) ouvre une antenne à Paris. L’inauguration a lieu ce soir, mercredi, en présence de l’ancien ministre de l’éducation nationale Luc Ferry.
L’antenne se trouve dans le IVe arrondissement de Paris, elle sera «un espace de dialogue et de sensibilisation autour des enjeux cruciaux liés à la protection de l’enfance», annonce le CIDE.
Elle sera pilotée par Thilo Firchow, ancien magistrat français, secrétaire général de Resocom. Cette entreprise de sécurité informatique finance la structure. Elle veut «promouvoir des solutions digitales innovantes d’analyse des risques, de prévention et de lutte contre la fraude documentaire».
Créé il y a trente-trois ans, le CIDE est aujourd’hui une fondation présidée par l’ancien journaliste et député démocrate-chrétien vaudois Georges Glatz. Elle s’active pour la «promotion des droits de l’enfant à travers le monde». Son siège est à Lutry.
https://www.24heures.ch/fondation-vaudoise-en-france-une-antenne-parisienne-pour-la-dignite-de-lenfant-518710438236

 

L’Impertinent, 18 février 2024


«L’existence de réseaux pédophiles est une évidence»

Georges Glatz explique dans un entretien publié par L’Impertinent le sens son engagement

« Pour tous les professionnels dans le domaine de l’enfance, des assistants sociaux aux juges, on devrait définir des critères d’empathie dans les formations. Ces critères doivent être sélectifs, c’est-à-dire que si les candidats à des postes de professionnels de l’enfance n’ont pas un minimum d’empathie, ils devraient être écartés de la profession » explique Georges Glatz dans un entretien publié par le site d’informations en ligne L’Impertinent.

Ancien journaliste devenu défenseur des droits de l’enfant, il y évoque dans quelles circonstances il a fondé le CIDE, quel est son rôle, la manière dont il agit, pourquoi il s’est spécialisé dans la lutte contre la pédocriminalité, les principaux combats qu’il a menés et ceux qu’il mène actuellement: « C’est un travail moralement très pénible. Je suis très reconnaissant à tous ceux qui travaillent et œuvrent pour le CIDE. »

Pour Georges Glatz, l’existence de réseaux pédophiles est une évidence: « La question est de savoir quelle est l’importance du réseau. Quelles sont les personnes qui sont impliquées. S’agit-il de réseau local ou international. Est-ce que ce réseau a une particularité, comme par exemple une secte satanique? À ce sujet, nous avons recueilli différents témoignages d’enfants qui ne se connaissaient pas et qui décrivaient des détails similaires. »

Entretien complet avec Georges Glatz sur ce lien:

https://www.limpertinentmedia.com/post/l-existence-de-reseaux-pedophiles-est-une-evidence
Cet entretien avec Georges Glatz est en libre accès parce qu’Amèle Debey, fondatrice de L’Impertinent estime « qu’il est plus important de faire connaître le plus largement possible la réalité qu’il évoque plutôt que de gagner de l’argent. Mais si nous pouvons nous permettre d’offrir des articles, c’est grâce au soutien des abonnés. Si vous aussi vous voulez faire votre part pour que L’Impertinent continue, aidez-nous en cliquant sur ce lien.»

https://www.limpertinentmedia.com/

Dimanche.ch, 11 août 2002


SI MAMAN MEURT, IL FAUT QUE LE MONDE SACHE LA VERITE

Après avoir fuit la France pour protéger sa fille contre les abus de son père, Bozena Borowiec est contrainte par l’Office fédéral de la justice de retourner dans son pays en raison d’un mandat d’arrêt international. Témoignage de son fils Sébastien

Daniel Eskenazi
Coup dur pour Bozena Borowiec, une de ces femmes françaises arrivées en Suisse pour protéger leur enfant d’abus sexuels qui auraient été commis par le père. Elle est incarcérée à l’Hôpital de l’Ile à Berne depuis le 5 juillet. Et l’Office fédéral de la justice vient d’accorder jeudi son extradition vers la France où elle a été condamnée à un an de prison ferme pour non-présentation d’enfant au père. Elle était sous le coup d’un mandat d’arrêt international.   Séparée de sa fille

Arrêtée le 11 juin par la police cantonale vaudoise et séparée de sa fille C., elle a tenté de se suicider et fait a une grève de la faim durant cinquante-six jours. Elle l’a interrompue afin de pouvoir se défendre durant la procédure intentée par le père pour faire retourner C. en France. Mais lorsqu’elle a appris jeudi la nouvelle de son extradition par les médias, elle a décidé, désespérée, de recommencer sa grève de la faim, exigeant même de se faire euthanasier. Me Anne-Louise Gilliéron, son avocate, va prochainement lancer un recours contre son extradition.
Alors que Bozena Borowiec est vue par la justice française comme déséquilibrée, Georges Glatz, président du Comité international pour la dignité de l’enfant, (CIDE), la décrit différemment: «Cette mère est venue me voir spontanément avec sa fille. Au vu de ce qu’elle m’a dit et des pièces du dossier, je considère son témoignage comme crédible. L’affaire devrait être rouverte et réexaminée. C’est dans ce sens que j’ai écrit au président Jacques Chirac», relève-t-il.

Depuis deux semaines, Sébastien, 21 ans et aîné de ses enfants, se bat en créant un site internet. Il livre un témoignage poignant sur le parcours de sa mère à qui il a rendu visite lundi à l’hôpital et qu’il décrit comme «squelettique».

«Originaire de Pologne, ma mère rejoint à 21 ans son premier mari arrivé en France quelques années auparavant. Après quatorze ans, ils se séparent. Ma mère veut obtenir la garde de ses enfants. Faute d’avoir trouvé un logement adéquat, nous sommes confiés à notre père», explique-t-il. Deux années passent. Bozena Borowiec fait la rencontre d’un homme d’une quarantaine d’années avec lequel elle a une petite fille, en octobre 1997. Son compagnon ne vit pas sous le même toit et ne la réclame que plusieurs mois après sa naissance. Un droit de visite lui est accordé deux fois par mois. Mais certains comportements troublants se produisent: «Dès l’âge de 2 ans et après chaque visite chez son père, ma soeur restait blottie dans les bras de ma mère pendant des heures, muette», se souvient-il. Un jour, après avoir été aux toilettes, elle revient le pantalon baissé et lance: «Papa touche, avec la langue, ça fait mal.» Ma maman l’ausculte et trouve des lésions sur les muqueuses vaginales.» D’après Brigitte Plaza, l’avocate française de Bozena Borowiec, plusieurs médecins feront les mêmes constats et établiront des certificats dont les juges ne tiendront pas compte.

«Papa se couche sur moi la nuit»
Par la suite, C. détaille crûment certaines scènes: «Papa se couche sur moi la nuit. Il me fait mal avec les doigts aussi.» Elle partage la chambre de son grand frère: «C. se réveille souvent pendant la nuit, cauchemarde et gémit durant son sommeil», raconte Sébastien. Sa mère s’active encore plus: visites à la brigade des mineurs, témoignage de sa fille auprès du commissaire et de psychologues qui, eux aussi, établissent des certificats. Elle écrit au président, aux ministres et à des associations. Las, elle dépose plainte pour attouchements sexuels et demande une modification du droit de visite au père pour qu’il s’exerce sous surveillance. Car elle veut à tout prix protéger C. Elle n’est pas entendue par la justice.

Et, sous la pression de la police, elle doit pourtant se résigner, la mort dans l’âme, à laisser sa fille à son père tous les week-ends. Avant q’il ne vienne la chercher, C. fait des crises, se jette à terre en hurlant et en sanglotant. Pendant les semaines suivantes, la mère et sa fille se cachent chez des amis. Fin décembre 2001, désespérée par les dysfonctionnements et la lenteur de la justice, elle entend parler du CIDE à Lausanne. A la mi-janvier, elle quitte la France pour la Suisse, avec l’espoir d’être protégée en demandant l’asile. Nouvelle désillusion: sa demande est refusée. «Mais moi, je veux continuer à combattre pour ma mère afin que, si elle meurt, tout le monde sache la vérité», conclut Sébastien.

24Heures, 15 août 2002


JUSTICE – MÈRES FRANÇAISES RÉFUGIÉES EN SUISSE

Le double rôle de Glatz gêne la hiérarchie
Le président et fondateur du Comité international pour la dignité de l’enfant est aussi fonctionnaire au Département de la formation et de la jeunesse. Ce cumul n’est pas du goût d’Anne-Catherine Lyon qui lui demande de choisir son camp.
«La qualité de mon travail au SPJ n’est absolument pas remise en question. J’ai totalement confiance en Mme Lyon», affirme Georges Glatz.

Georges Glatz, président et fondateur du Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE), est incontournable lorsque l’on aborde la problématique des mères françaises réfugiées en Suisse. C’est grâce à la
présence à Lausanne de cet organisme que des femmes qui fuient leur pays, afin d’éloigner leurs enfants de leurs ex-conjoints (qu’elles soupçonnent d’être pédophiles), choisissent la Confédération. Ce qui n’est pas du goût des autorités vaudoises, c’est que Georges Glatz soit, en même temps, fonctionnaire du Département de la formation et de la jeunesse du canton de Vaud (DFJ). Il est en outre député au Grand Conseil. La conseillère d’Etat Anne-Catherine Lyon l’a donc convoqué à une réunion à la fin du mois afin de lui demander de choisir.

Position difficile

Cette «double casquette» le met en effet dans une position difficile. On ne peut pas concilier la fonction de président du CIDE, qui est très exposée, avec celle de fonctionnaire du DFJ, «plus concrète et moins militante», estime la conseillère d’Etat. Georges Glatz comprend parfaitement que son côté engagé dérange, «mais, quand on s’engage pour les enfants, on s’engage totalement», affirme-t-il. L’argument ne convainc pas Anne-Catherine Lyon, qui juge le choix de son subordonné «pas conciliable avec la contrainte étatique qu’engendre son statut de fonctionnaire». Elle ajoute toutefois pour ne pas fermer la porte que la discussion reste ouverte. De son côté, Georges Glatz ne veut pas dramatiser. Il ne doute pas qu’une sortie négociée au problème soit trouvée: «La qualité de mon travail au SPJ n’est absolument pas remise en question. J’ai totalement confiance en Mme Lyon. Je suis sûr que nous arriverons à un accord. Pour moi, le plus important est de continuer à ouvrer pour les enfants.»

«Les premières femmes sont arrivées dans notre pays il y a deux ans à l’initiative de Bernard Bertossa, alors procureur général de Genève. Il souhaitait montrer à des familles suisses et françaises un cédérom contenant des images pédophiles», se souvient Anne Giroud, cheffe du Service de la protection de la jeunesse (SPJ). Il s’agissait de leur permettre d’ identifier leurs enfants. Cette démarche leur avait été refusée par la justice française. «C’est dans ce cadre qu’elles ont connu Georges Glatz qui avait fourni le cédérom à la police. Elles ont donc décidé de se réfugier en Suisse. Au début, M. Glatz les hébergeait chez des amis à lui et chez des militants de son organisation. Mais ils ont été rapidement débordés par le nombre de femmes qui arrivaient accompagnées de leurs enfants. Il a alors commencé à écrire à beaucoup de monde pour trouver des solutions», continue-t-elle.

Court terme

Le canton de Vaud a mis en place un groupe de travail. Le SPJ est intervenu et a demandé aux femmes de se signaler. Il a débloqué une aide financière ponctuelle. L’optique était qu’elles repartent. La justice de paix a aussi désigné un curateur responsable pour défendre les intérêts des enfants. Jusqu’ici, une dizaine de cas ont été signalés au SPJ. Mais les associations qui les défendent estiment que plus d’une vingtaine de mères sont actuellement en Suisse.

GUSTAVO KUHN

24Heures, 18 juillet 2002


PÉDOPHILIE – MÈRES FRANÇAISES RÉFUGIÉES DANS LE CANTON DE VAUD

Un père accusé témoigne

Depuis 1999, François* trouve le Comité international pour la dignité de l’enfant sur son chemin. Après avoir recueilli le témoignage d’ une mère (notre édition du 2 février 2002), 24 heures a retrouvé un des hommes mis en cause.

Vendredi 5 juillet en fin d’après midi, l’Agence télégraphique suisse (ATS) annonce: «Une mère de famille française s’est réfugiée dans le canton de Vaud, en mars dernier, convaincue que sa fillette de cinq ans subit des abus sexuels de son père. Emprisonnée à la demande de la France, elle fait une grève de la faim.» Vendredi 12 juillet, toujours en fin d’ après midi, l’ATS écrit: «Deux mères de familles se sont réfugiées à Lausanne pour protéger leurs trois enfants de leurs ex-conjoints qu’elles soupçonnent d’abus sexuels.» Président du Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE), le député Georges Glatz, déclare dans la dépêche que le canton de Vaud accueille désormais sept mères françaises et leurs enfants, que depuis trois ans le CIDE s’est occupé de vingt-quatre cas semblables.

A chaque fois, les mères, accueillies par le CIDE, rapportent les témoignages de leur progéniture: réunions d’adultes déguisés, mises à mort de bébé, viols, chasse à courre d’enfants (24 heures du 2 février). A chaque fois, ces mots font frémir. A chaque fois, le point de vue du père mis en cause est occulté.

Lausanne 2002: parole de père

François*, 41 ans, vivant dans l’Ouest de la France, ne reverra pas de sitôt ses enfants, Pierre* et Marie*. En effet, le 23 avril dernier, un président du Tribunal civil de l’arrondissement de Lausanne, a – pour l’intérêt prépondérant des deux enfants – suspendu le droit de visite du père. A l’audience, Georges Glatz était présent. Il s’est contenté de parler de façon générale des activités du CIDE.«Il n’a pas parlé de nous. J’avais l’impression qu’il dressait un catalogue de ces activités, qu’il vendait sa soupe.» Le père de Pierre et Marie sait que le temps joue contre lui. La justice vaudoise a suspendu son droit de visite, jamais respecté depuis des années. «Plus le temps passe, moins mes enfants voudront me voir, plus la justice respectera leur choix», analyse tristement le père divorcé. Cela fait huit ans qu’il ne les a pas vu. Ce fut la première fois que les deux hommes se croisaient mais pas la première fois que le CIDE faisait irruption dans la vie de François.

C’est Janine*, la mère des deux enfants vivant aujourd’hui dans le canton de Vaud, qui a fait appel à l’organisation lausannoise. En 1994, le couple se sépare. Deux ans plus tard, Marie (aujourd’hui 16 ans), parle d ‘attouchements aux retours des week-ends chez son père. Nicole porte trois fois plainte. Les deux premières sont classées. A la troisième, la justice française entre en matière. François est arrêté, emprisonné, interrogé par la police. Cinq de ses amis sont aussi entendus. Les enfants ont parlé de plusieurs grandes personnes, de secte. Innocenté par un premier non-lieu, François fait l’objet d’un deuxième procès, car son ex-épouse a fait recours. Il sera innocenté une deuxième fois. L’expert interrogé déclare que le témoignage des enfants doit être «reçu avec prudence… qu’il faut être prudent dans l’interprétation des déclarations; que la description des lieux et du cérémonial sectaire par la fillette conserve une grande précision avec des aspects luxuriants et fantastiques dans le témoignage et dans le dessin comme on les trouve dans certains films ou bande dessinées.» Marie a aussi dit à l’expert qu’elle était à ce moment-là droguée et hypnotisée.

Paris 1999: témoin du CIDE

Le CIDE entre alors dans la partie. Au cours du même procès, le témoignage d’une fillette de l’Est de la France est apporté par la mère. L’ association lausannoise lui vient en aide. Le CIDE a présenté la photo du père à la petite française. Elle l’a reconnu comme étant l’homme qui lui a fait subir des sévices sexuels. Le témoignage «sans garantie judiciaire à l’ initiative d’un organisme privé siégeant à Lausanne» ne convainc pas les juges. François est innocenté une fois encore. «Nous ne procédons plus ainsi aujourd’hui, affirme Georges Glatz dont l’organisation travaille davantage ses dossiers et continue de suivre le père. S’il en a fini avec la justice française en 1999, ce dernier n’en a pour autant fini avec les accusations qui lui collent à la peau, lui, le «père abuseur, grand prêtre d’une secte pédophile».

Au Consulat général de France à Genève, François Laumonier, se dit étonné par les témoignages qu’il lit dans la presse romande mais reste confiant en la justice de son pays. Au Ministère de la justice à Paris – renseignements pris – on est aussi soucieux du sort des mères françaises du canton de Vaud. Quant aux témoignages relayés par l’association lausannoise, la justice française estime «qu’ils ne correspondent pas à des faits avérés.»

*Tous les prénoms ont été modifiés par la rédaction.

ALAIN WALTHER

Le droit à la parole  – ÉCLAIRAGE

Il s’agit de donner à chacun la possibilité de témoigner.

Depuis le début de l’année, la presse romande, 24 heures en premier, donne la parole à des mères qui se réfugient dans le canton de Vaud pour protéger leurs enfants contre les éventuels abus sexuels de leurs pères. Ces derniers, par contre, n’ont jamais eu droit à la parole. Qui, quoi, quand, où? Les protégées du Comité international pour la dignité de l’enfance (CIDE) se taisent par «mesure de sécurité».
Depuis le début de l’année, à lire les journaux romands, on apprend que la France serait un pays de non-droit où des infanticides organisés auraient lieu dans l’indifférence générale. Juges, avocats, gendarmes, policiers, journalistes, tout le monde s’en ficherait. Comme si ces gravissimes accusations lancées par ces mères françaises réfugiées en Pays de Vaud n’étaient que lettres mortes, sornettes. A croire que les journaux de Lausanne ne sont pas lus en France voisine.
Donner la parole à un père accusé de viols sur mineurs, lui laisser le droit de dire qu’il a été innocenté à deux reprises par la justice française, n’entache en rien les témoignages des enfants. Rapporter que la justice française considère que ces déclarations ne sont pas à ses yeux des faits avérés ne signifie pas que l’on nie l’existence de réseaux pédophiles.
Il s’agit juste de respecter le droit au témoignage de chacun dans ce qui est, à l’origine, un divorce catastrophique où les enfants souffrent à cause de parents qui n’ont pas su se séparer.
A. W.

Ebauches de solution

RÉACTIONS

Des lieux de confrontation thérapeutique?

Alerté par la situation de ces mères françaises exilées, le magazine Marie Claire du mois de juillet consacre une enquête à ce sujet. Le procureur de la République, à Nice, y donne son avis: «Pour juger ce genre de dossiers, il faut commencer par reconnaître que l’exploitation des enfants par des adultes pour leur plaisir est un phénomène qui existe. C’est pour cela que je suis favorable à la diffusion des images de cassettes pédophiles lors des procès. Il faut arrêter de s’enfoncer la tête dans le sable.» Sur le plan judiciaire toujours, le magistrat prône une meilleure coopération entre les différents pays. Interrogé par nos confrères du Temps (17 juillet), le psychiatre lausannois Gérard Salem appelle de ses voeux la mise en place de structures interdisciplinaires – médicales, juridiques, éducatives – où les mères pourraient avoir des lieux de confrontation thérapeutique avec le père, avant d’en arriver à la solution ultime de l’ exil. «Il en existe un à Paris, un à Milan, un à San Diego, nous projetons d’en ouvrir un en Suisse. C’est peu».
Article 3

24Heures, 2 février 2002 – Vaud


DES MÈRES FRANÇAISES SE CACHENT DE LEURS MARIS PÉDOPHILES

SOS enfants martyrs

Appel à Ruth Metzler: intervenez pour ces femmes qui fuient la France où leurs ex-époux abuseurs ont le droit de visite auprès de leurs victimes. Elles affluent en Suisse romande.

Réfugiés à Lausanne, une mère et son fils regardent la France, terre de liberté… pour les abuseurs.

Fuyant le pays des droits de l’homme comme d’autres fuient des dictatures, une quinzaine de mères et un père (!) français sont venus chercher refuge récemment en Suisse romande, plus précisément sur Vaud et Genève, afin de protéger leurs enfants victimes d’abus sexuels.
Des parents en cavale pour ainsi dire, puisqu’ils sont là dans le but d’échapper à des décisions de justice mettant, selon eux, leurs enfants en péril, voire en danger de mort. «Mon fils parle de réunions d’adultes, de mises à mort de bébés, de messes, de sang versé, de déguisements invraisemblables, de chasses à courre d’enfants organisées dans une forêt de France, raconte Marie*. Il reconnaît des notables, il décrit des lieux avec précision. Je l’ai identifié sur des cédéroms d’images pédophiles. Ses récits comme ses dessins concordent avec ceux d’autres victimes qu’il ne connaît pas. Comment voulez-vous que je respecte une justice qui voudrait
que je le rende à ses bourreaux? Jamais je ne lâcherai mon enfant!»

Marie est arrivée à Lausanne il y a quelques jours avec son petit garçon. Tandis qu’il trompe l’ennui dans la chambre d’hôtel en regardant les Pokémon, elle nous rejoint dans le hall pour raconter l’ inracontable – ce que son fils de même pas 10 ans a subi des années durant de la part de son père et de ses amis, «les docteurs de papa», et aussi le pire des traumatismes, dit-elle, celui de ne pas être cru, entendu par la justice: «Tous les jours mon fils me demande: «Pourquoi ils protègent les méchants?»

Sonia Pizel, présidente du collectif français Sauver l’enfance en danger, accuse: «En France, les magistrats ne sont pas suffisamment formés dans le domaine des abus sexuels. Lorsque c’est un parent qui dénonce un autre parent, l’affaire est systématiquement vue sous l’angle sordide du conflit familial. Tout est inversé: une mère qui accuse est regardée comme une folle qui instrumentalise son enfant pour nuire à son ex et se retrouve à son tour accusée! Un médecin qui signale des cas de maltraitance est poursuivi et suspendu!» (Lire encadré.)

Urgence humanitaire

De plaintes en non-lieux, de non-lieux en condamnations pour non-représentation d’enfants, de cours civiles en cours pénales: ce n’est pas par hasard que ces mères atterrissent à Lausanne ou Genève comme sur des terres d’accueil.
A Lausanne, elles viennent frapper à la porte du Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE), présidé par le député vaudois et délégué à la prévention des mauvais traitements Georges Glatz, qui travaille depuis dix ans main dans la main avec d’autres ONG françaises spécialistes de la maltraitance. Genève, de son côté, a la réputation d’être un canton courageux en matière de lutte contre la pédophilie suite au geste exemplaire du procureur général Bernard Bertossa qui a permis aux parents d’enfants abusés ou disparus de consulter les cédéroms d’images pédophiles en mains de la justice.

Seulement voilà: Georges Glatz est débordé, ainsi qu’il l’a déjà déclaré sur les ondes de la Radio romande (lire notre édition du 26 janvier dernier): «Le CIDE, rappelle-t-il, est plutôt spécialisé dans l’investigation et le conseil que dans l’aide humanitaire. Mes moyens sont limités (n.d.l.r.: le CIDE fonctionne sans aucune subvention). Je cherche de toute urgence des logements pour ces familles.»
Depuis mercredi dernier, jour où TF1 a diffusé un reportage de huit minutes sur le sujet à la fin du Journal de 20 heures, le téléphone du CIDE ne cesse de retentir. A tel point qu’hier après-midi, submergé par ces situations délicates et inquiet des dérapages possibles, Georges Glatz a envoyé une lettre à la conseillère fédérale Ruth Metzler (avec copie à la garde des Sceaux française Marylise Lebranchu) demandant, en substance, aux autorités fédérales de se saisir du problème. «S’il ne s’agissait que de deux ou trois cas, on pourrait parler de faits divers, mais là, nous sommes face à un phénomène de société. Cela dépasse largement mes compétences», estime Georges Glatz.

Formules chocs

Les dysfonctionnements du système judiciaire et social français signalés par ces mères sont-ils réellement aussi dramatiques? Me Miguel Grattirola, connu hors Hexagone pour avoir dénoncé les manquements de l’espace judiciaire niçois dans le cadre de l’affaire Karim Kamal (le premier Français à avoir obtenu l’asile politique aux Etats-Unis), a le sens de la formule: «En France, on protège mieux les biscuits que les enfants, ironise-t-il. La preuve? On place des caméras de surveillance dans les supermarchés alors qu’on ne trouve pas dans les commissariats de quoi enregistrer les récits des enfants victimes d’actes pédophiles. En France toujours, si vous êtes chauffeur de poids lourd, vous passez une visite médicale tous les cinq ans, mais si vous êtes juge aux affaires familiales, personne ne vous demandera jamais si vous avez une attirance sexuelle pour les enfants. C’est une réalité: il y a actuellement des gens qui jugent leur prochain à longueur de journée et qui visionnent des cassettes pédophiles le soir.»
* Prénom fictif

JOËLLE FABRE
INTERVIEW EXPRESS du psychiatre Gérard Salem, président de la Commission vaudoise de prévention des mauvais traitements (CCMT).
– A la demande du CIDE, vous avez été amené à examiner en qualité d’expert quelques-unes de ces mères qui fuient la justice française pour protéger leurs enfants victimes d’abus sexuels. Sont-elles fiables?
– Une majorité d’entre elles sont tout à fait crédibles. J’ai été stupéfait, en étudiant les dossiers, de constater que des certificats médicaux en bonne et due forme puissent être balayés par des juges tandis que certaines expertises bâclées se bornant à une ou deux consultations ont été prises en considération. Il me semble que l’on conclut un peu vite dans certains tribunaux français.
– Cela n’arrive pas en Suisse?
– En Suisse romande, particulièrement sur Vaud et Genève, le travail de la police et des juges est remarquable. Dès qu’il y a un doute, on instruit plus loin, on demande une autre expertise.
– Qu’est-ce qu’une expertise sérieuse?
– Il faut compter une dizaine de consultations pour évaluer l’enfant et, si possible, ses deux parents, puis faire des confrontations – ce qui est essentiel dans ce domaine! L’interaction entre l ‘enfant et sa mère ou son père, les gestes, les regards échangés, tous ces comportements non verbaux nous apprennent beaucoup de choses quand on est spécialisé en systémique. Il y a toutefois des expertises très délicates, dans lesquelles la certitude n’est jamais acquise. Dans ces cas, je n’hésite pas à demander l’avis d’un confrère.
– Ces enfants qui ont été cassés par des abus sexuels, puis recassés par la non-reconnaissance de ce qu’ils ont subi, ont-ils une chance de renouer avec une vie normale?
– La reconnaissance a un pouvoir thérapeutique plus puissant que n’importe quelle psychothérapie. Tant que la justice n’aura pas reconnu le mal qui leur a été porté, ces enfants resteront irrémédiablement lésés. Ce déni est la pire douleur qui soit. C’est un traumatisme supplémentaire dont toute la société est responsable.
Jo. F.
Cent médecins discrédités

CERTIFICATS MÉDICAUX SOS Papa encourage les pères à déposer plainte.

«La justice française ne reconnaît pas la parole de l’enfant, pourquoi?», s’interroge, entre autres, le collectif français Parents-Protecteurs. Manifestement, la parole des médecins n’a pas davantage de poids. Ils sont une centaine à ce jour – pédiatres, pédopsychiatres, médecins généralistes, gynécologues, médecins légistes – à avoir étés poursuivis par le conseil de l’Ordre des médecins pour avoir signalé à la justice des situations d’enfants qu’ils estimaient victimes d’abus sexuels et rédigé des certificats faisant état d’agressions sexuelles présumées sur des enfants. Cela ne laisse pas d’étonner au moment où les chaînes françaises diffusent à tour de bras des spots (électoralistes?) demandant solennellement à chaque citoyen de faire son devoir en signalant les cas de maltraitance. Parmi ces médecins traînés dans la boue, la pédopsychiatre Catherine Bonnet a appris hier avec soulagement que le Conseil national annulait les deux interdictions de pratique qui lui pendaient encore au nez. Le docteur Bonnet impute cette pluie de plaintes à l’association SOS Papa qui, parmi d’autres «conseils pratiques aux pères divorcés», leur a donné en 1997 celui porter plainte au cas où ils se sentiraient lésés par un certificat médical, en leur indiquant la marche à suivre. «Il y a un puissant contre-courant en France, étayé par des auteurs comme Bernard Fillaire, qui dénonce la douleur des pères et met en garde la société contre des mères hystériques qui utilisent le soupçon d’inceste comme arme dans le divorce. Ce courant est très utile pour protéger des notables et pour masquer l’existence des réseaux pédophiles.»

Jo. F.

24 Heures, 2 février 2002


EDITO ET REFLEXIONS – OPINIONS

Les enfants abusés sont nos enfants

L’éditorial de Jean Ellgass

Tout le monde, ou presque, en convient: la pédophilie est une saloperie, ceux qui s’y adonnent de dangereux malades qu’il faut neutraliser, à tout prix. Pour y parvenir, la lutte doit être sans merci, sans tergiversation. On le répète à l’envi, elle appelle la mobilisation de tous les acteurs de la société civile, citoyens ou politiciens, juges ou médecins, prêtres ou fonctionnaires de police. Et partout. Alors, question: est-il acceptable que des mères et un père étrangers plongent avec leurs enfants dans la clandestinité en Suisse pour les mettre hors d’atteinte de leurs tortionnaires?
Leur pays d’origine n’est pas une République bananière, c’est la France. Le pays des droits de l’homme. Les procédures judiciaires engagées contre des parents abuseurs ont tourné à l’avantage de ces derniers: la justice les a confirmés dans leurs droits parentaux. Les instructions révélaient l’horreur, les rapports des pédiatres, psychiatres et policiers désignaient le pire, mais il a suffi de quelques cafouillages pour renverser la vapeur. Voilà ces mères et ce père soupçonnés de manipuler leurs enfants contre leurs ex dans des divorces sordides, les médecins poursuivis par le conseil de l’Ordre pour avoir fait leur devoir: alerter les autorités parce que la vie d’un môme était en danger…
Cela se passe en France, mais c’est la Suisse qui est interpellée. A la tête du Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE), à Lausanne, Georges Glatz en appelle désormais à la conseillère fédérale Ruth Metzler: débordé, le CIDE croule sous les appels de nouvelles candidates à la clandestinité. Que va faire notre pays? Suivra-t-il certains juges français sur la voie de la non assistance à personne en danger? Ou osera-t-il passer à l’acte, en interpellant solennellement la France? Tapies dans des chambres d’hôtel, des petites victimes attendent.

Jean Ellgass

Le Temps, jeudi 06 juillet 2002


Incarcérée pour refus du droit de visite du père

Une mère française se réfugie en Suisse 

Une mère de famille française s’est réfugiée dans le canton de Vaud, en mars dernier, convaincue que sa fillette de 5 ans subit des abus sexuels de son père. Emprisonnée à Lonay à la demande de la France, elle fait la grève de la faim depuis le 11 juin.

«Elle met sa santé en danger», s’est alarmé vendredi matin Georges Glatz, président du Comité international pour la dignité de l’enfant (CIDE). Dans l’après-midi, l’avocate de la jeune femme, Anne-Louise Gillièron, a appris le transfert immédiat de sa cliente, suite à une tentative de suicide, à l’Hôpital de Lille, à Berne.

Comme de nombreuses autres femmes venues de l’Hexagone pour le même motif, la jeune mère est placée sous la protection du CIDE. Anne-Louise Gillièron a demandé la liberté provisoire pour sa cliente, mais en vain: «Nous avons donc intenté un recours auprès du Tribunal fédéral.» Soupçonnant les abus sexuels sur sa petite fille depuis trois ans, cette Française a porté plainte dans son pays. Parce qu’elle ne disposait pas des moyens suffisants pour déposer la caution, l’enquête n’a jamais pu démarrer, explique l’avocate. Venue en Suisse pour ne plus de voir laisser l’enfant avec le père, la jeune femme a choisi de s’annoncer comme réfugiée, déposant une demande d’asile. En son absence, elle a été condamnée en France à une année de prison ferme pour avoir soustrait sa fille au droit de visite de son ex-conjoint.

ATS

L’Illustré,  3 juillet 2002


RENVOYÉ DANS LA GUEULE DU LOUP

Epuisées par l’indifférence de la justice de leur pays face au fléau de la pédophilie, des dizaines de mères françaises vivent aujourd’hui en Suisse avec leur enfant. Si beaucoup d’entre elles ont choisi la clandestinité, Patricia avait déposé une demande d’asile pour elle et son fils il y a quatorze mois. Elle est la première à se faire expulser. Sacrifiée sur l’autel de la diplomatie, elle n’a plus que dix jours pour faire ses bagages.

Demande d’asile rejetée. Le verdict est froid, implacable. L’Office fédéral des réfugiés refuse de protéger plus longtemps Patricia et son fils, arrivés sur sol helvétique le 11 mai 2001. Motif: ils n’ont pas le profil des réfugiés. En effet, seules les personnes étant exposées à de sérieux préjudices en raison de leur race, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social déterminé ou de leurs opinions politiques peuvent obtenir l’asile. Le canton de Neuchâtel, où Patricia réside, devra les renvoyer avant le 12 juillet prochain. «En fait, si nous venions d’un pays en proie à une guerre civile, nous pourrions rester!» s’insurge Patricia avant de fondre en larmes, épuisée.

Française, Patricia a quitté son pays pour protéger son enfant. Son fils Benoît* était âgé de 4 ans lorsqu’il s’est confié pour la première fois à un médecin, évoquant les abus sexuels dont il était victime de la part de son père, un commerçant adepte de la franc-maçonnerie et bénéficiant d’un précieux réseau d’amis bien placés. La suite de l’histoire ressemble à celle de dizaines de mères françaises arrivées en Suisse ces dernières années: un divorce houleux suivi d’un combat acharné contre un système qui se refuse à les entendre. Elles racontent les pièces à conviction qui disparaissent, les milliers de francs versés à des avocats qui finissent par se désister, les psychiatres qui les disent folles, et la fuite. Aujourd’hui, Patricia accuse la justice bordelaise en particulier et le gouvernement français en général de complicité passive. Elle n’est d’ailleurs pas la seule. Dans l’Hexagone, journalistes, politiques et magistrats sont de plus en plus nombreux à dénoncer l’inertie des autorités dans la lutte contre la pédocriminalité. En Suisse aussi. Doris Cohen-Dumani, chef de la Sécurité publique et de la Police de Lausanne, s’interroge sur l’attitude de notre voisin. Le 14 juillet 2000, la Suisse avait invité des mères françaises à visionner le CD-ROM Ulrich, qui contient 8500 photos de scènes pornographiques avec viols et torture d’enfants, dont 475 portraits d’enfants identifiables. A cette occasion, certaines d’entre elles avaient reconnu leur enfant. «Nous avons dressé des procès-verbaux de cette journée et les avons remis aux autorités françaises. Comment se fait-il que nous n’ayons jamais obtenu de réponse?»

Benoît à l’assistance publique
C’est aussi la question que se pose Patricia, qui avait reconnu Benoît sur plusieurs photos. «Pourquoi personne n’a procédé à une analyse morphologique? Tout cela n’a servi à rien. Absolument rien!» Et dire que cette même Suisse qui, à l’époque, lui offrait la possibilité de prouver les abus dont était victime son fils lui signifie aujourd’hui qu’elle doit déguerpir. «Je ne retournerai pas là-bas, clame Patricia. Je sais très bien ce qui m’y attend.» Certes, le conseiller d’Etat neuchâtelois Bernard Soguel assure que les tribunaux compétents en France sont prêts à rouvrir son dossier, mais Nicolette Rusca, responsable à Berne des questions d’enlèvement international d’enfants, confesse ne pas pouvoir lui promettre qu’elle n’ira pas en prison ni Benoît à la DDASS. En effet, Patricia a perdu non seulement son divorce, mais également la garde de son fils pour avoir refusé de le présenter à son père. Ce qui devrait lui valoir une condamnation pénale. «Nous lui avons proposé de laisser son enfant ici et de rentrer seule afin de régler ses affaires, mais elle a refusé», s’étonne M. Soguel. Comment, sans argent, sans logement, sans famille, sans soutien, Patricia pourrait-elle récupérer la garde de son fils? Peu d’avocats travaillent bénévolement. «Effectivement. Mais nous essayons toujours de privilégier l’intérêt de l’enfant.» Peut-être, mais force est de constater que, de l’autre côté de la frontière, personne n’attend Benoît. Ni son père ni d’ailleurs le reste de sa famille n’ont fait de démarches pour essayer de le rencontrer. Plantée au milieu de la cuisine, Patricia rallume une cigarette. Ses mains tremblent, elle ne comprend plus. «Ce sont des réseaux, il faut le dire! Pourquoi ne m’a-t-on jamais véritablement auditionnée? Pourquoi la Suisse ne fait-elle pas d’enquête?» «Par?ce que ce n’est pas notre rôle, répond Dominique Boillat, à l’Office fédéral des réfugiés. Mais elle peut aller ailleurs dans TUE, en Belgique par exemple…» Au fond, même si personne n’ose le formuler de cette manière, la Suisse ne peut diplomatiquement se permettre de remettre en cause le fonctionnement de la justice française.

Le CIDE impuissant
Au fond, Patricia n’aurait jamais dû demander l’asile à la Suisse. Rien n’est prévu pour protéger les êtres humains de ce type de persécution. Elle aurait dû faire comme beaucoup d’autres mères françaises: entrer dans la clandestinité ou s’inscrire comme demandeuse d’emploi. Orientée vers la procédure d’asile par le CIDE (Comité international pour la dignité de l’enfant), à Lausanne, elle a servi de sonnette d’alarme. Le CIDE, qui se donne notamment pour rôle d’enquêter avec rigueur sur les atteintes à la dignité des enfants à travers le monde et d’en informer le grand public, ne reçoit aucune subvention de Berne, et les dons se font rares. A l’annonce de l’expulsion de Patricia, Georges Glatz, son président, a lâché comme un aveu d’impuissance: «Il faut croire qu’ils ont examiné son dossier.» Effectivement. Le même dossier qui, le 11 mai, lui avait ouvert les portes de notre pays sans que personne ne lui précise qu’elle faisait fausse route. Car la France n’est pas un pays en guerre. Il y a bien un combat qu’elle devrait mener, mais elle n’y semble pas vraiment décidée.

– c. p. ï * Prénom fictif extrait de l’article de l’illustré n°27 du 3 juillet 2002


Photo CIDE avec Interpol, Paris Match, 29 mai 1997

PEDOPHILIE Mobilisation générale

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